Baptême du Seigneur 2025 - Homélie
- Maison Nazareth CPCR
- 13 janv.
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Dernière mise à jour : 24 janv.

Il y a une période de l’enfance durant laquelle certains, des garçons plus particulièrement, n’aiment pas prendre le bain. C’est souvent parce qu’ils ont mieux à faire : grimper aux arbres, faire des cabanes, courir après un ballon. Plus tard, ils courent après d’autres buts et ils apprécient davantage de prendre un bain ou une douche. Tout comme eux, bien que nous ayons grandi en âge, il n’est pas impossible que nous ayons une difficulté ou l’autre avec le fait de prendre un bain.
En fait, la question, c’est surtout une question de mémoire, de la mémoire du cœur qui doit se cultiver, c’est plus le fait que nous oublions que depuis le jour de notre grand plongeon du baptême, nous sommes plongés dans le Nom de Dieu, dans la Trinité.
Paul nous dit aujourd’hui que Dieu nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint. La célébration du sacrement du baptême est bel et bien terminée. Mais l’effet du baptême demeure : nous sommes devenus enfants de Dieu, nous participons de la vie divine, nous avons été divinisés. La grâce qui sanctifie a été répandue en nos cœurs, nous sommes devenus Temple de l’Esprit Saint.
Et comme pour Jésus, l’Esprit ne cesse pas de descendre sur nous, et comme pour Jésus, par Lui, avec Lui et en Lui, Dieu le Père ne cesse pas de nous adresser cette parole : Toi, tu es mon fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. C’est dans cette parole que nous pouvons nous réveiller, embrasser notre conjoint, faire notre toilette, prendre un café, aller jouer aux boules ou aller au travail, aller à la messe et faire notre marché, rencontrer les autres, échanger, élaborer des projets, nous endormir le soir ou aussi pendant la sieste, et même jusque dans notre mort.
Il est bien possible qu’en cours de route, nous voulions comme ces petits garçons qui ne veulent pas prendre le bain, nous consacrer à ces choses importantes comme construire une cabane, oubliant donc, ou plus simplement encore, ne sachant pas que nous sommes déjà dans le bain. Il arrive en effet que nous n’arrivions pas à croire, parce que nous ne savons pas depuis l’intérieur de notre cœur, que Dieu ne cesse de prononcer cette parole de bénédiction : Toi, tu es mon fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie – et ce, quoi qu’il arrive, quoi que je fasse.
C’est pour que nous puissions le croire, avoir confiance en cette parole, que le Fils s’est fait homme, pour que cette parole prononcée sur Lui, puisse être entendue par chacun de nous, prononcée sur toi et sur moi, et que l’Esprit Saint nous est donné.
Quand ça ? me direz-vous. Exactement maintenant. Exactement aujourd’hui et tout au long du jour, tout au long des jours et depuis le jour de notre baptême depuis le fond de notre cœur. Si nous ne l’entendons pas, alors, nous pouvons nous arrêter un moment de construire nos cabanes qui sont si importantes, pour nous laisser imbiber par l’Esprit Saint qui ne cesse de venir sur nous, en nous et de crier en nous et avec nous : Abba, Père ! dans notre vie comme dans notre mort, au travers de nos péchés, au sein de nos souffrances, dans nos joies, dans nos attentes, nos inquiétudes, nos luttes, nos épreuves. Et même alors dans tout ce que nous faisons.
Jésus Eucharistie vient nous fortifier dans notre confiance en l’amour que Dieu le Père nous porte. C’est la bonne nouvelle, c’est l’Évangile de Jésus.
Nous sommes appelés à en témoigner en acte, par une vie à l’écoute et dans le respect et le service d’autrui, pour répondre à cet appel d’Isaïe : Consolez, consolez mon peuple, parlez au cœur de Jérusalem, parlez au cœur des gens. Comme un berger, son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur.
Marc Passas cpcr